Une année très riche et très occupée, mais tant de photos que ça. Il faudrait que je fasse un billet sur mon voyage aux Shetland en juin 2017…
En attendant, reprise de la saison avec un animal qui me tient à cœur, le blaireau.
Il est malheureusement menacé en Côte d’Or par un arrêté éradication, parce qu’il est accusé d’être vecteur de la tuberculose bovine et présente donc un risque pour les troupeaux d’élevage.
Voici le message que j’ai envoyé à la préfecture de Côte d’Or pour la consultation qui prenait fin le 11 avril, j’ai essayé d’être concis, mais le rapport du CSPNB ( Le conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité) est très intéressant.
Les évocations de dégâts sur les cultures ne sont pas étayées
Le blaireau peut être porteur de la tuberculose, mais il est plus probable que la contamination soit la cause du contact avec des animaux domestiques plutôt que le contraire. Le blaireau ne serait pas le coupable, mais donc la victimede la contamination.
Toute réduction brutale de l’effectif entraine peut d’effet sur la population : l’espace libéré est reconquis par d’autres blaireaux (études Anglaises)
La vaccination des blaireaux pourrait être une alternative prometteuse si besoin était.
les méthodes utilisées pour éliminer les blaireaux sont pour certaines considérées comme « particulièrement choquantes.
Je cite : « En conclusion, ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux. La règlementation devrait proscrire et pénaliser les méthodes d’abattage inhumaines, encourager l’exploration de voies alternatives à l’abattage, et, dans le cas de la tuberculose, permettre la vaccination des blaireaux même dans les régions où la prévalence de la maladie est encore faible. »
Tous ces arguments sont amplement suffisants pour que ce projet d’arrêté soit définitivement abandonné.
Après l’euphorie des débuts, je vais de moins en moins voir les guêpiers. C’est la période où d’autres photos sont réalisables, le printemps touche à sa fin et les portées de mammifères sont déjà agées et prennent leur indépendance doucement. Ces photos prennent du temps, cette année par exemple j’essaie de multiplier les observations de blaireaux. A suivre…
Mais là, j’avais promis à un photographe rencontré sur une expo de l’emmener voir des guêpiers. Je n’ai pas d’assez bons “spots” pour justifier de faire faire à quelqu’un 300km pour venir faire des photos d’animaux. Mais les guêpiers, c’est “facile”, c’est à dire qu’en principe, quand on connait un spot on est assuré d’y voir des oiseaux tout au long de la saison. Et c’est un si bel oiseau… Donc j’ai pensé pouvoir le proposer, à quelqu’un de confiance. Et bien on a failli faire choux blanc.
En plus d’une météo assez exécrable le matin, les oiseaux étaient très peu présents. Pourtant à cette période, ils sont en principe très actifs car ils nourrissent les petits. Et lors d’une sortie “reconnaissance” un mois avant j’avais vu une vingtaine de couples au moins, au juger…
Là, très peu d’oiseaux… et craintifs, ils se perchent en haut des arbres et boudent les buissons habituels.La visite d’un deuxième endroit a permis de faire quelques photos, heureusement!
Tentative d’explication… La rivière a érodé la rive et peut être que le site est moins propice. Mais je pense plutôt que cet endroit devient très connu, et que la réputation de “facilité” de la photo de guêpier joue des tours à ces oiseaux qui viennent d’Afrique nicher dans notre région.
Il y a une différence entre venir une demi-journée le week end, et passer la semaine devant les nids. Et quand bien même on vient une journée de temps en temps, si on est 30 à venir, ça fait une occupation quasi continuelle du site. C’est un des gros problèmes du partage des spots. Dont je profite comme tout le monde, je tiens à le préciser.
Et il y a une différence entre être débutant et faire des bêtises (comme tout le monde et moi le premier) et savoir pertinemment qu’on fait mal et persister.
Pour étayer mon propos je précise que j’ai vu il y a deux ans, trois photographes debout devant les nids, objectifs sur trépieds pointés sur les oisillons, et qui m’ont assuré qu’ils ne dérangeaient pas puisque les oiseaux venaient nourrir les petits (encore heureux!). Et une discussion Facebook sur l’accès à un site montpelliérain me fait penser que ce comportement est devenu trop fréquent.
Je ne vais pas faire de leçon de moral et me présenter comme le photographe parfait. Loin de là, comme tout le monde j’ai ma propre notion des “limites” à ne pas dépasser, et parfois je me trompe, je me rends compte que j’ai dérangé un animal et je corrige. Pour faire souvent des photos avec des amis, je sais qu’on a tous des limites différentes, et personne n’est sûr d’avoir raison.
Ceci dit, il y a des bases, une étique. Et faire photos d’oiseaux sous un filet, ou mieux une tente, c’est la base. Les guêpiers sont effectivement très tolérants, mais qui en a déjà approché sait qu’ils s’en vont au passage d’un promeneur, pour revenir 5mn après. Donc venir avec une tente, s’installer au bon moment et rapidement, ça n’est pas une grosse contrainte et c’est le strict minimum pour qu’ils puissent vaquer à leurs préoccupations sans être inquiétés. Souvent je me mets à une distance raisonnable d’un buisson où les oiseaux viennent (j’aime bien les perchoirs naturels) et je place un perchoir à mi distance. Quand un oiseau vient s’y poser, et c’est quasi systématique, je me dis que je ne suis pas dans sa zone de sécurité. Il a adopté le nouveau paysage.
Bref, ce n’est pas un coup de gueule, mais ça y ressemble… je pense qu’il est de notre responsabilité de faire le ménage dans nos rangs, calmement, mais fermement, avant que des interdictions le fassent pour nous. On doit communiquer, expliquer aux débutants qu’après leurs couteux achats optiques, une grosse centaine d’euro dans une tente est un excellent investissement, et la garantie d’avoir des oiseaux qui viennent à nous, plutôt que de courir après… plutôt que de faire les cadors en montrant des photos qui font baver les nouveaux venus, et leur font imaginer qu’elles sont réalisables en “soignant son approche”…
J’ai trouvé des photographes très intelligents qui m’expliquent les bases sur la photo de cerfs, leur vie, leurs mouvements. Je ne peux pas prétendre avoir l’expérience de naturalistes qui font ça depuis 15 ou 20 ans alors que ça n’en fait que 4 ou 5 pour moi… Ils préfèrent transmettre leurs connaissances pour minimiser l’impact de l’arrivée d’un nouveau photographe plutôt que de le laisser commettre ses inévitables bévues. J’admire cette démarche, je les en remercie et si je peux la reproduire à mon échelle, je ne m’en priverai pas. Je pense que c’est un exemple à prendre, il y va de notre responsabilité.
Cette année encore, la destination d’automne a été l’Écosse. La beauté des paysages, la sérénité de la faune et les lumières du nord ont encore pesé dans la balance. Cette fois ci nous étions 3 dans la voiture. La période de brame du cerf bat son plein à cette époque. Connaissant désormais un peu le terrain, j’ai pu préparer en amont quelques projets de prise de vue.
J’avais envie de favoriser les plans larges, et les ciels lumineux, les ambiances qu’on retrouve dans ces contrées. Je rêvais d’images de cerfs nageant. J’avais aussi très envie de croiser à nouveau le regard de la loutre. Il s’agit de loutre européenne (et non loutre de mer), mais elle pêche en mer. Elle est bien plus présente sur les côtes écossaises qu’en France, mais son observation reste hasardeuse, encore une fois il faut provoquer la chance et garde un œil ouvert quand on longe les côtes. L’an dernier nous l’avions aperçue quelques secondes. Cette année nous avons été gâtés avec 5 observations différentes, dont 3 qui ont donné lieu à des photos.
Quelques premières images, comme vous pouvez le voir, la chance a été au rendez vous.
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